Matériel pour chasse aux mammifères marins
Cet ensemble servait à la chasse aux gros mammifères marins comme le narval, le béluga ou la baleine boréale. Les chasseurs l’utilisaient en été à bord de leur qajaq (kayak) avant d’avoir accès à des bateaux à moteur.
Têtes de harpon
Les deux têtes de harpon (tukkaq au singulier) étaient fixées à l’extrémité des harpons pour s’accrocher à l’animal happé. À la boucle (qangiq) située à l’extrémité de la corde (aliq) reliée à la tête de harpon était fixé un flotteur en peau de phoque (avataq) qui permettait au chasseur de localiser sa proie dans l’eau, en plus de l’empêcher de couler. Pour fabriquer cet avataq et assurer sa flottabilité, il fallait conserver les nageoires pectorales de la peau de phoque, en veillant à ne pas les percer. En effet, celles-ci servaient à la fois de poignées pour porter l’avataq, mais sont également très innervées, ce qui contribuait grandement à la grande flottabilité du tout. La peau des gros mammifères marins s’avérant fragile, la lame des tukkaq était délibérément peu tranchante pour que la tête de harpon reste bien accrochée. La pièce d’ivoire trouée et attachée à la corde servait à ajuster la tension du harpon.
Ralentisseurs
Les deux objets ressemblant à des tambours sont des ralentisseurs (niutaq au singulier) utilisés pour limiter la vitesse de déplacement des mammifères marins harponnés. Ils étaient fabriqués en peaux de phoque tendues sur un cerclage de fanon de baleine. Le trou au centre favorisait l’écoulement de l’eau, ce qui réduisait la tension exercée sur les cordes, évitant ainsi leur rupture. La giclée blanche qui ressortait du trou permettait au chasseur de suivre sa proie dans l’eau. Le choix du ralentisseur dépendait de la taille de la proie, le plus gros des deux était utilisé pour la chasse à la baleine boréale. Les aînés interrogés ne s’accordent pas sur la façon dont la ligne du niutaq était attachée à la corde reliée à la tête de harpon.
Aujourd’hui, les têtes de harpon sont surtout fabriquées en métal plutôt qu’en os ou en andouiller de caribou. Les flotteurs en peau de phoque ont été remplacés par les bouées de plastique orange bien que les chasseurs estiment que l’avataq est plus efficace. Les ralentisseurs ne sont plus autant utilisés. Ils ne sont plus fabriqués en peau de phoque, mais plutôt à partir de planches carrées de contreplaqué percé d’un trou au milieu.