Tête de harpon (tuukaq) et corde
Cette tête de harpon (tuukkaq) était fixée à l’extrémité d’un harpon utilisé pour chasser les grands mammifères marins. La pointe se détache du manche du harpon au moment où celle-ci s’enfonce dans la chair de l’animal. En tirant sur la corde (aliq) attachée à la tête de harpon, le tuukkaq pivote de façon latérale dans l’animal pour s’y coincer. Le mammifère peut ensuite être abattu.
Lame
La lame de cette tête de harpon, appelée saviliaq, était affûtée en fonction du mammifère marin chassé. Dans le cas du morse, certains aînés disent que cette lame devait être très tranchante et avoir une grande surface d’aiguisage pour parvenir à percer la peau épaisse de l’animal. Si la tête de harpon servait à chasser le béluga ou le narval, la lame était moins affûtée et la surface d’aiguisage plus petite, la peau de ces baleines s’avérant plus facile à couper.
Corde
La corde devait être résistante, car elle était fixée à un flotteur (avataq), et le chasseur l’utilisait pour retenir, tirer et traîner l’animal chassé. Le cuir de phoque barbu utilisé devait être régulièrement entretenu et huilé afin de prévenir son assèchement et sa rupture. De plus, la corde devait être épaisse et pas trop souple pour éviter la formation de nœuds et limiter le risque qu’un chasseur s’y emmêle et soit entraîné dans l’eau par sa proie.
Aujourd’hui, des têtes de harpon similaires sont toujours utilisées. Elles sont cependant en laiton, en acier inoxydable ou en métal. De plus, les chasseurs utilisent généralement de la corde commerciale, plutôt que celle en phoque barbu.